Parfois il faut obéir
Au silence
Et le laisser grandir
En nous-mêmes
Jusqu'à l’heure ou tombe
La neige
La première
La très pure
Qui lavera le souffle
Qui ne nous appartient plus
***
Je suis née aveugle
Dans un nid d’aigle
En quelques secondes
J’ai appris l’alphabet du monde
Les oiseaux tout autour de moi
ont les couleurs du couchant
Ils m’apportent chaque jour
Par leur chant
Du miel pour en faire un poème
Ainsi j’oublie les douleurs de mon ventre
Les démangeaisons de ma peau
les incertitudes de demain
et je ne prends plus froid
***
Les hyènes
Dansent sur les cimes
Et la ville fane
Sur les larmes
***
Ma mère assise
Sur la margelle de son rêve
Me serre dans ses bras
Trop fermement.
Ne veut pas m’écraser
A peur
Et je suis heureuse
Jamais rien d'autre que ce rêve.
Se rencontrer.
Dehors
L'empreinte de sa main dans le vent
Mon frère.
Je traînai
Qui ont scellés
Ma bouche et mes paupières
Je traînai
traversé de la noire nuit
Vers la tendre mort.
***
Piegés dans l’herbe
Autour de tes hanches
Qui nous cache
Les cris de notre nudité
Sont sans issu
Comme ton silence
***