Des chiens seuls
au fond de l’effroi
en bout de silence
Aboient /
quelque part dans le temps
Aboient tant et tant
au mitan de nulle part
qu’ils se heurtent seuls
à ces portes qui battent
dans le vide courant du vent
sans arrêt /
violent
Heurtent tant et tant
les portes vacantes
branlantes sur leurs gonds
dérouillés /
Portance sans poids
Colportages d’indifférence
Chiens assis vaincus aux fenêtres
de l’ignorance
frappées d’obsolescence
Des chiens seuls
aboient
Donneraient leur regard
pour un simple regard
de diligence
une caresse passante
une fenêtre vivante
Aboient
les chiens du silence
au milieu de nulle part
au milieu du soir
assis comme un rêve
au bord de l’espoir
M©Dĕm.
(Murielle Compère-Demarcy)