LA SITUATION SYRIENNE ET LA
PROPOSITION DE VLADIMIR POUTINE A
METTRE EN RELATION AVEC LA
SITUATION ECONOMIQUE
INTERNATIONALE !
Le G 20 s’est terminé de façon prévisible. Avant la proposition faite après et tenant compte du débat en son sein par Vladimir POUTINE, il apparaissait dominé par l’opposition de 2 camps inconciliables :
L’un avec à sa tête les Etats-Unis et la France, l’autre dominé par la Russie. Ainsi par exemple alors, le Président OBAMA qui après avoir affirmé que le but des frappes n’était pas un changement de régime a indiqué ensuite, qu’il s’agissait de dégrader significativement les capacités militaires de Bachar Al- Assad ?
Plus surprenant encore, fut la conclusion du Président français François HOLLANDE qui déclara que la solution politique et que l’action militaire peut accélérer la solution politique ?
Ceci car en cas de frappes aériennes et navales ciblées sur la Syrie des interrogations demeureraient auxquelles n’étaient fournies jusqu’à présent que de vagues réponses. Aucune garantie quant aux dommages que ces bombardements pourraient infliger à une population au nom de laquelle pourtant ils pourraient être décidés.
Pas d’explications sur les raisons qui poussent le Qatar et l’Arabie Saoudite dont on connaît les liens avec les groupes islamistes fondamentalistes à encourager une telle initiative ?
Pas davantage de garanties sur ce qui suivra les frappes, ni de certitude que le Hezbollah où les alliés iraniens ne puissent s’en prendre à Israël. Et surtout = puisqu’il ne s’agit pas de décapiter le régime, qui pouvait assurer que cette punition l’empêcherait de recommencer ?
Ilse trouve qu’un ouvrage vient d’être édité : Il se nomme « Les Somnambules et son sous-titre est « été 1914 »Comment l’Europe a été inébranlablement conduite à la guerre. Certes s’il faut conseiller sa lecture, et toute coïncidence avec une actualité brûlante serait fortuite.
Alors après bien des tractations espérons que la proposition de Vladimir POUTINE, et le débat au sein du conseil de sécurité de l’ONU éviterons l’intervention et son risque d’embrasement pour la région. Ne faut-il pas prendre en considération le changement en Iran avec des propos plus modérés du nouveau Président iranien même s’il faut rester prudent et vigilant.
Ensuite n’oublions pas le constat économique et ses incidences sur les réalités géo politiques !
Du côté de Bachar, on trouve la Russie fournisseur du gaz et du pétrole d’Europe en particulier à l’Allemagne, l’Iran chiite, soutien du Hezbollah libanais ; l’Irak désormais à majorité chiite également ; la Chine, premier client de l’or noir iranien.
Du côté de la rébellion syrienne se regroupent : la Turquie d’Erdogan, les sunnites d’Arabie Saoudite, les Etats-Unis, l’Union Européenne. En dépit de déclarations spectaculaires, les grandes puissances occidentales dites démocratiques (mais il faudrait s’expliquer à ce sujet) tergiversent conscientes des risques d’escalade et des imbrications multiples et complexes : Russes et chinois peuvent brandir une opposition frontale !
Surtout, que la conjoncture économique internationale permet un terreau favorable à la montée des reproches à l’égard des Etats-Unis et de leurs alliés.
L’utilisation de la planche à billets dans laquelle se sont engagées massivement les banques centrales américaine, japonaise, et dans une moindre mesure européenne produit de graves et profonds déséquilibres. Le premier d’entre eux est la déstabilisation du marché des devises. Les fluctuations sont fortes, les premières victimes sont les monnaies des pays dits émergents. Les gouvernements de ces pays constatent d’énormes flux de capitaux sur leurs propres marchés provoquant inflation et difficultés pour leurs exportations. Pour certains comme la Chine, ces difficultés tombent mal ceci, car elles se conjuguent avec l’essoufflement du modèle qui a permis la prospérité. Le protectionnisme, les aides publiques plus ou moins dissimulées, l’agressivité commerciale tous azimuts, tout concourt au ralentissement brutal dans les anciens pays à développement rapide, puis, comme on l’a constaté au Brésil et en Turquie à des tensions sociales importantes.
L’été 2013 à bruissé de l’arrêt par la réserve fédérale américaine de mesures d’aides pudiquement appelées " non conventionnelles. "
Les allemands et leur chancelière depuis longtemps inquiets par ce type de politique demandent à la banque centrale européenne que les taux d’intérêt ne peuvent être maintenus trop bas. Le Japon redoute de graves difficultés bancaires.
Ainsi ce qui n’apparaît pas dans les commentaires officiels et médiatiques à Saint- Pétersbourg, sous l’impulsion de la Chine, de
I ’Inde et de la Russie : il a été parlé résistance ! par exemple avec la création d’une grande banque centrale anti-occidentale. Ainsi Vladimir POUTINE en a profité pour compter ses amis et ces réalités économiques ont leurs incidences sur l’approche internationale sur le conflit syrien.
Copyright Guy CREQUIE
Ecrivain français –observateur social à finalité philosophique
Auteur de "Chroniques sur le monde et enjeux planétaires" Editions Edilivre à Paris février 2013 ; ouvrage entre autres en vente à la bibliothèque des sciences politiques à Paris.