LES SACRIFICES HUMAINS EN GRECE ENCORE SOUS L'EMPIRE ROMAIN.
UNE CONSPIRATION DU SILENCE.
Pierre André
C’est vers la fin du IXe siècle avant notre ère que les sacrifices humains disparaissent. Cependant on a passé sous silence qu’ils s’étaient maintenus dans certains lieux. Le sanctuaire d'Artémis Orthia de Sparte est un exemple de maintient du sacrifice humain en Grèce à l'époque impériale. C’est celui d'une religion pré-anthropomorphique et près olympienne, il est commun aux quatre villages constitutifs par synoecysme de Sparte; des céramiques témoignent de son existence au IXe siècle. Le culte s'adresse à un xoanon maléfique. Représentation primitive d'une divinité, simple morceau de bois plus ou moins grossièrement sculpté, équivalent grec du totem. Un xoanon d'Athéna, abrité dans l'Erechteion, sur l'Acropole d'Athènes, était, selon la légende, tombé du ciel, et donc, selon l'expression consacrée, acheiropoièton, "non fait de main d'homme". Ce xoanon maléfique faisait s'entretuer les Spartiates qui faisait un sacrifice d’eux même à Artémis; seule l'intervention d'un oracle permet d'apprivoiser la divinité. Du sang est répandu sur l'autel qui accueille des sacrifices humains par tirage au sort. Lycurgue le remplacera par la flagellation des éphèbes. Le xoanon aurait été trouvé en Tauride dans un buisson d'osier qui maintient droite (orthia) la divinité sous forme d’une pièce en bois. A l'époque romaine d'après Cicéron (Tusculanes,II ,34) le rituel s'était transformé en spectacle où on tuait un enfant sous les yeux de spectateurs venus de tout l'Empire. Un théâtre à cavea outrepassée est bâti au III e siècle pour permettre à un plus grand nombre de participer à ce sacrifice. Le temple prenait la place de la scène.Quant aux mystères d’Eleusis la divulgation des rites était strictement défendue sous peine d’être éxécuté c’est ainsi qu’aucun auteur n’a trahi ce secret, aucun écrit ne documente avec précision les cérémonies.